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L'ancien juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke est décédé à l'âge de 71 ans

Renaud Van Ruymbeke est décédé à l’âge de 71 ans. [JACQUES DEMARTHON / AFP]

Ce vendredi 10 mai, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a annoncé la disparition de l’ancien juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke, à l’âge de 71 ans. Il était notamment connu pour avoir instruit les affaires Elf, Kerviel ou encore Cahuzac.

Une grande figure de la Justice s’est éteinte. L’ancien juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke est mort à l’âge de 71 ans, a annoncé vendredi 10 mai Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice

«Le juge Renaud Van Ruymbeke nous a quittés. La France perd un grand magistrat et la Justice un immense serviteur. J'adresse mes condoléances émues à sa famille et à ses proches», a écrit le garde des Sceaux sur X.

À la retraite depuis 2019, cet amateur passionné de football, qui est également un talentueux pianiste, a été un des symboles emblématiques de la lutte contre la corruption en France, instruisant certaines des affaires politico-financières les plus sensibles de ces dernières décennies.

Parmi celles-ci, l'affaire Urba, portant sur le financement clandestin du Parti socialiste, les enquêtes sur Jérôme Cahuzac et les époux Balkany, ainsi que l'affaire complexe des frégates de Taïwan. En 2008, il avait également supervisé l'enquête sur les fraudes massives du trader de la Société générale, Jérôme Kerviel.

«L’image du juge d'instruction indépendant et courageux»

L'histoire du juge Van Ruymbeke a commencé en 1979, à la sortie de l'École nationale de la magistrature, avec l'affaire Robert Boulin, l'ex-ministre du Travail de Giscard, cité dans une affaire de vente de terrain, qui a fini par se suicider en accusant le jeune magistrat d'être en partie responsable de son geste.

Cela ne l'a pas empêché de poursuivre ses investigations dans les affaires politico-financières, malgré les poursuites disciplinaires abandonnées en 2012 après six longues années de procédure, liées à son action en marge de l'affaire Clearstream.

«Il y a énormément d'argent à nos portes et personne ne fait rien», avait-il regretté lors de la dernière interview accordée à l'AFP, en novembre 2022, appelant à «la nécessité de prise de conscience«, «au moment où les Etats ont des déficits importants, de gros besoins pour les hôpitaux, pour la transition énergétique».

«Il incarnait l'image du juge d'instruction indépendant et courageux, et laissera une empreinte indélébile dans l'histoire judiciaire de notre pays», a réagi Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, sur la plate-forme X.

«Nous perdons un magistrat exceptionnel qui a passé sa vie à travailler sans relâche au service de la Justice», a de son côté déclaré le bâtonnier du Barreau de Paris.

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