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Gelée blanche : que risquent les cultures touchées par ce phénomène ?

Bien que jolies, les gelées blanches ravagent chaque année de nombreuses exploitations. [Adobe]

La fin du mois d'avril et le début du mois de mai constitue une période redoutée par les agriculteurs. Alors que la floraison s’accélère, la moindre nuit de gel peut tout anéantir. La gelée blanche, notamment, peut avoir des conséquences dramatiques.

Les agriculteurs dorment rarement sur leurs deux oreilles entre avril et la période des «Saints de glace». Au fur et à mesure que la floraison s’accélère, les risques de dégâts irréversibles sur les exploitations augmentent. Et le réchauffement climatique est souvent le pire ennemi des exploitants.

La hausse des températures, de plus en plus précoce dans l'année, avec, par exemple, un thermomètre qui a dépassé les 30 °C dans plusieurs régions de France le 6 avril dernier, a tendance à accélérer la floraison. Le problème est que le mercure fluctue dans d’immenses proportions, avec des températures négatives la nuit ces derniers jours dans de nombreux territoires.

Et comme il a beaucoup plu, la menace des gelées blanches se fait pressente. Celles-ci apparaissent lorsqu’un fort taux d’humidité est associé à un temps calme et un froid intense, créant la formation de givre sur les plantations.

Après les fortes chaleurs du début d’avril, qui n’ont pas nécessairement rendu service aux agriculteurs, ces derniers font face depuis lundi et au moins jusqu'en fin de semaine à des gelées blanches.

Les pluies diluviennes des dernières semaines ont fait grimper le taux d’humidité, rendant les plantations vulnérables à la moindre vague de froid. Et comme si le sort s’acharnait, il fait justement très froid cette semaine sur une grande partie de la France.

Des cultures déjà touchées

«Fin avril, ce n’est pas anormal comme températures, mais par contre, cela peut faire des ravages sur les cultures, a déploré auprès de l'AFP Françoise Roch, présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruits. Il suffit d’une gelée forte (sur certains fruits, ndlr), et on perd tout».

Et cette année, comme bien souvent, aucune région ne semble être épargnée. Ce mardi à l’aube, le thermomètre n’affichait pas plus de 0 °C sur la moitié du pays, et il a fait jusqu’à -10 °C en Savoie.

«Il y a déjà eu quelques pertes chez des viticulteurs dans le Var, le Vaucluse et certaines zones de l'Hérault. On sera très vigilants dans les prochains jours», a aussi indiqué à l'AFP Jérôme Despey, premier vice-président du syndicat agricole majoritaire FNSEA.

Selon Météo-France, le risque de gelée en plaine est maintenu jusqu’à vendredi, du Massif Central au flanc est du pays.

des solutions pour limiter les risques

Même si les gelées blanches sont aussi violentes qu'imprévisibles, il existe des moyens de les limiter. «On lutte contre ce risque en utilisant des éoliennes pour brasser de l'air et réduire l'humidité, en installant des bougies dans les vignobles ou en utilisant l'irrigation, en pratiquant l'aspersion», raconte le syndicaliste.

Cela permet d'asperger des vignes ou arbres fruitiers pour enrober d'un igloo de glace les bourgeons, ce qui les protège de températures inférieures à 0 °C, rappelle Jérôme Despey, lui-même viticulteur dans l'Hérault.

Cependant, ces dispositifs n’existent pas partout, et on estime que moins de 20% des surfaces peuvent être protégés à l'échelle nationale. Cette semaine, le spectre de la redoutable année 2021 est dans toutes les têtes. Cette année-là, les températures avaient brutalement chuté jusqu'à -5 ou -6 °C, et le gel avait détruit 40% de la production d'abricots. Des vignobles entiers avaient également été ravagés, coûtant plus de 400 millions d'euros à l'Etat.

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