Après le défi de la sécurité lors de Jeux olympiques, la ville de Paris doit faire face à celui de l’accessibilité pour les personnes handicapées. Les travaux prévus pour le rassemblement sportif doivent permettre à la capitale française de rattraper son retard.
Une capitale très en retard. Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 en France sont l'occasion pour Paris de donner un coup d'accélérateur aux efforts pour adapter la ville aux personnes handicapées.
Un fond territorial d'accessibilité de 430 millions d'euros vise à adapter sur la période 2023-2027 les transports en France, avec un accent prioritaire cette année pour les grandes gares et celles qui desservent les sites olympiques, a indiqué le ministère chargé des personnes handicapées.
Un fonds de 300 millions d'euros doit également aider sur cinq ans les petits commerces, hôtels, bars et cabinets médicaux à financer des adaptations à tous les handicaps (rampes, menus en braille...). Sur ce total, 100 millions sont alloués cette année aux territoires hôtes des Jeux.
14% du métro accessible en 2023
À Paris, les transports en surface, tramway et autobus, sont accessibles aux personnes en situation de handicap, selon la RATP. Mais lorsque l’on se tourne vers le métro, le tableau est bien moins idyllique. En 2023, seules 14% des stations, actuellement en service, étaient accessibles aux handicapés.
La ligne 14, récente, est la seule à l’être à 100%. Sur cette ligne entièrement automatisée, les stations sont annoncées vocalement et il existe des ascenseurs. Les nouvelles rames et stations intègreront ces dispositifs.
Pendant les Jeux, des navettes adaptées aux fauteuils roulants seront mises en place, temporairement. Les taxis labellisés pour prendre en charge les personnes en mobilité réduite sont passés de 250 à un millier, indique la délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques (Dijop).
Des installations des JO 2024 pérennisées
Certains dispositifs ne seront opérationnels que pendant l'événement sportif : des dizaines de milliers de volontaires formés à l'accueil du handicap sur les sites, dans les aéroports et les gares, quelque 200 navettes spécifiquement dédiées, des audiodescriptions etc.
Mais resteront en héritage des adaptations qui doivent faciliter la vie quotidienne des personnes handicapées, qu'elles soient en fauteuils roulants (3% des personnes handicapées), non-voyantes, sourdes...
Le village des athlètes, en Seine-Saint-Denis, deviendra par exemple un quartier «accessible» comptant 2.800 logements.
4.500 parasportifs sont attendus aux Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre. Plusieurs dizaines de milliers de visiteurs porteurs d'un handicap devraient figurer parmi les spectateurs de cet événement sportif mondial.