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Le Royaume-Uni adopte un projet controversé sur l'expulsion de migrants vers le Rwanda

Le président rwandais Paul Kagame et le Premier ministre britannique Rishi Sunak s'étaient rencontrés le 9 avril dernier à Londres. [Alberto Pezzali/Pool via REUTERS]

Dans la nuit de lundi à mardi, le Parlement britannique a approuvé le projet de loi d'expulsion vers le Rwanda de demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni.

«Ces vols décolleront, quoi qu'il arrive», avait déclaré le Premier ministre britannique Rishi Sunak ce lundi 22 avril, lors d'une conférence de presse précédent le vote du projet de loi d'expulsion vers le Rwanda de demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni.

Dans la nuit de lundi à mardi, le texte a été approuvé après un «ping pong parlementaire» entre la Chambre des Lords - la chambre haute du Parlement britannique -, qui a amendé à plusieurs reprises le projet de loi, et la chambre basse.

Un projet de loi annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur de Rishi Sunak et présenté comme une mesure-phare de sa politique de lutte contre l'immigration clandestine.

Le texte débattu ce lundi au Parlement visait à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui avait jugé le projet initial illégal en novembre dernier. Il définit notamment le Rwanda comme un pays tiers sûr, bien que son président Paul Kagame est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d'expression.

Un enjeu électoral pour le Parti conservateur

Plus tôt lundi, Rishi Sunak avait assuré que son gouvernement était «prêt» à expulser des demandeurs d'asile vers le Rwanda d'ici 10 à 12 semaines, une fois la loi adoptée. «Aucune cour étrangère ne nous empêchera de faire décoller les avions», a ajouté le Premier ministre britannique.

Pour ce dernier - au pouvoir depuis 18 mois - l'enjeu est aussi électoral alors que les conservateurs sont donnés largement perdants lors des élections législatives qui se profilent.

Le gouvernement a mobilisé des centaines de personnels, notamment des juges, pour traiter rapidement les éventuels recours des migrants illégaux, et débloqué 2.200 places en détention pour eux en attendant que leurs cas soient étudiés.

Le projet de loi du gouvernement est fortement critiqué par l'opposition travailliste, des associations d'aides aux migrants, le chef de l'Eglise anglicane et jusqu'à au Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk, qui a estimé qu'il va «à l'encontre des principes fondamentaux des droits humains».

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