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«Cela existe pratiquement dans tous les lycées» : la propagation des comptes «fisha» effraie les lycéens

La propagation des comptes «fisha» effraie les lycéens qui craignent d'être victimes de cyberharcèlement. «Cela existe dans pratiquement tous les lycées», a assuré une jeune fille à CNEWS.

Tous les adolescents français connaissent et craignent les comptes «fisha», du verbe «afficher» à l'envers, qui consistent à publier des photos ou vidéos intimes, parfois truquées, ou encore à relayer des rumeurs humiliantes sur les réseaux sociaux. Sarah, victime de cette forme de cyberharcèlement, a partagé son expérience auprès de CNEWS.

L'adolescente est scolarisée dans un lycée de la banlieue de Nantes (Loire-Atlantique) réputé pour le nombre de ses comptes «fisha». Elle assure que, dans sa section, une trentaine de jeunes filles sur cinquante en ont été victimes. Elle-même a dû subir les conséquences d'une rumeur qui l'accusait de vendre ses charmes dans les toilettes de l'établissement.

«J'avais la boule au ventre avant d'aller au lycée pendant un mois, se souvient Sarah. J'ai fait une pause, pendant au moins une semaine je ne suis pas allée au lycée et j'ai remis de l'ordre dans ma tête. Je me suis dit que ça ne servait à rien d'y penser, qu'il fallait passer outre».

Les jeunes filles particulièrement visées

Mais il n'est pas si facile d'échapper aux conséquences des comptes «fisha». Sarah a été «bousculée dans les couloirs», moquée et même «insultée de tous les côtés». D'après le collectif Stop Fisha, les jeunes filles sont les principales cibles de ce cyberharcèlement qui vise souvent à les sexualiser et les humilier.

En 2021, Shanley Mclaren, qui traque ce genre de comptes pour le collectif, avait expliqué à l'AFP que les conséquences peuvent être gravissimes. Cette pratique, souvent empreinte de sexisme, «peut détruire une fille, conduire au suicide. Quand on est mineur, on se referme dans la honte».

Le phénomène est inquiétant et semble malheureusement en pleine expansion. D'après l'amie de Sarah, des comptes «fisha» existent «dans toutes les villes». «Il y a quelques années il y en avait moins mais maintenant c'est tout le temps, partout, dans pratiquement tous les lycées je pense», déplore-t-elle.

Les deux jeunes filles conseillent aux adolescents visés par ce genre de harcèlement de ne surtout pas rester isolés et de confier leur mal-être à un adulte, sachant que ces cyberviolences sont passibles de deux ans de prison et peuvent faire l'objet d'une plainte. Il est aussi possible de les signaler au collectif Stop Fisha, qui fait fermer ces comptes quand il le peut et accompagne les victimes si besoin.

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