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Kendji Girac : suicide «simulé», alcool, arme... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du procureur

Après la grave blessure par balle dont a été victime lundi dernier à Biscarosse (Landes) le chanteur Kendji Girac, toujours hospitalisé en Gironde, le procureur de Mont-de-Marsan a tenu une conférence de presse ce jeudi 25 avril, levant le voile sur les circonstances du drame.

Hospitalisé depuis le 22 avril après avoir été blessé par balle, Kendji Girac a été entendu par les enquêteurs durant plusieurs heures à l'hôpital Haut-Lévêque de Pessac mercredi, réitérant ses propos «sans modification substantielle» concernant un tir «accidentel». 

Une enquête sous «omerta»

Les secours ont été alertés pour un «homme blessé» par balle dans la nuit du 18 avril, a rappelé le procureur. Il s'agissait de Soraya Miranda, la compagne de Kendji Girac qui se trouvait dans la caravane.

Néanmoins, en arrivant sur les lieux, les pompiers ont subi un «accueil hostile». Après que le chanteur a été transporté aux urgences, grièvement blessé, les gendarmes ont commencé leur enquête pour en apprendre plus sur la situation. Selon Olivier Janson, les militaires ont dû faire face à une «omerta».

«Les gendarmes ont été accueillis et invités à repartir aussi vite qu'ils étaient arrivés», a précisé le procureur, ajoutant qu'il n'y avait eu aucun geste violent, même si les personnes présentes avaient refusé de donner leur identité aux forces de l'ordre. 

Le chanteur s'est blessé lui-même

Kendji Girac a été découvert aux alentours de 5h du matin, habillé d'un «caleçon» assis sur une chaise après avoir été manifestement «déplacé». D'après les premières conclusions de l'étude balistique et du médecin légiste, le tir reçu par l'homme de 27 ans a été réalisé à «bout portant», au niveau du mamelon gauche, entre deux côtes, sans qu'aucun organe vital ne soit touché. 

L'arme ayant servi au drame, est un pistolet semi-automatique Remington de 1911 ayant coûté 500 euros, une «arme ancienne très répandue». Elle a été retrouvée à proximité de la caravane grâce au témoignage d'une personne «non identifiée».

Le procureur a estimé que le «tir intempestif est jugé impossible», excluant l'intervention d'une tierce personne de par la trajectoire du tir et du fait que le chanteur est familier des armes à feu. Concernant l'achat de l'arme, dans une brocante d'après une première version de Kendji Girac, elle aurait été en réalité achetée la veille du drame, directement dans le camp.

Une «addiction naissante» à l'alcool et consommation de cocaïne

Dans son récit aux enquêteurs, Soraya Miranda a décrit le comportement de son mari, évoquant de «vives tensions» au sein du couple. Récemment, le chanteur s'était mis à boire de «l'alcool très régulièrement et en très grande quantité». Toujours selon la jeune femme, Kendji Girac consommerait aussi de la cocaïne, «une à deux fois par semaine».

Il prenait «des cuites» de plus en plus nombreuses et «de plus en plus longues», d'après elle. La jeune femme a également précisé qu'il n'a jamais été violent mais qu'il pouvait «casser des objets quand il était dans cet état là».

La nuit du tir, plusieurs «témoins» ont affirmé que l'homme de 27 ans avait beaucoup bu. Une version clarifiée par des analyses sanguines qui ont permis de confirmer une «alcoolisation massive» du chanteur, dont le taux d'alcoolémie était de 2,5g par litre de sang. Des traces de métabolites ont également été retrouvées, indiquant la consommation de cocaïne vers 2h du matin.

La compagne du chanteur a affirmé auprès des enquêteurs qu'une dispute avait éclaté le soir du tir. En demandant à Kendji Girac de baisser sa musique pour que leur fille de 3 ans puisse dormir, ce dernier est sorti dehors pour pouvoir l'écouter. Mais Soraya Miranda lui a fait remarquer que la musique était encore trop forte. «Agité», il est revenu parler à sa fille après un trajet en voiture. Par ailleurs, au cours de la dispute elle a affirmé que «soit lui, soit elle devait partir», a rapporté le procureur, c'est alors que la jeune femme a entendu un coup de feu et a appelé les secours. 

Il «assume» mais «regrette fortement»

Kendji Girac a fini par expliquer mercredi aux enquêteurs avoir voulu «simuler un suicide» pour faire peur à sa compagne qui menaçait de le quitter après une dispute, a déclaré le procureur de Mont-de-Marsan, Olivier Janson.

«Il a eu très peur quand il l'a entendue parler de départ, il a eu un moment de panique et a voulu à son tour lui faire peur. En quelque sorte il a simulé un suicide», a poursuivi le magistrat en conférence de presse. Le chanteur aurait agi avec «impulsion».

«Je voulais faire entendre le bruit de la détente à Soraya, pour qu'elle ne parte pas», raconte le procureur. Le chanteur a également avoué avoir trop bu et regretté son geste. 

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