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Galères à Paris : voici les secteurs les plus pollués de la capitale

Plusieurs axes très fréquentés, ainsi que le périphérique, ont été épinglés par les données d'AirParif. [STEPHANE DE SAKUTIN/AFP]

Dans la capitale, certains secteurs enregistrent des taux de concentrations de dioxyde d’azote et de particules fines plus élevés que la moyenne, selon les données récoltées par Airparif et analysées par CNEWS.

Un air globalement plus sain pour les Parisiens et les millions de touristes de passage dans Paris, ainsi que ceux qui déferleront dans les rues de la capitale à l’occasion des Jeux olympiques de Paris. Voici le constat à tirer du dernier rapport sur la surveillance et l’information concernant la qualité de l’air réalisé par AirParif en juillet 2023 pour l’année 2022.

En règle générale et hormis pour la pollution à l’ozone, les niveaux enregistrés en 2022 par AirParif sont moins importants qu’en 2021. D’après l’agence de surveillance de la qualité de l’air à Paris, plusieurs facteurs comme les températures clémentes en hiver et les restrictions de circulation sont à l’origine de ces baisses.

Les abords de Paris au-dessus des seuils réglementaires

Néanmoins, plusieurs axes restent particulièrement exposés à certaines pollutions, comme le dioxyde d’azote (NO2). En se basant sur les données et les cartographies fournies par AirParif sur la concentration moyenne annuelle en dioxyde d’azote, nous pouvons déterminer que les abords du boulevard périphérique de la capitale, qui délimite Paris, sont parmi les zones les plus polluées au NO2, avec une concentration près de 1,5 fois supérieure au seuil réglementaire, qui est de 40 μg/m(masse de particules par unité de volume d'air, ndlr), loin des 10 μg/m3 annuels recommandés par l’Organisation mondiale de la santé.

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© AIRPARIF

Au cœur de la capitale, certains quartiers enregistrent également des chiffres inquiétants concernant la concentration annuelle en dioxyde d’azote, comme les abords de la Seine dans le sud-est de Paris, en partant de la porte de Bercy (12e arrondissement) jusqu’à la hauteur de la place de la Bastille (11e). Lieux emblématiques et points de passage pour des milliers de véhicules, notamment touristiques, le rond-point de l’Arc de Triomphe (8e), la place de l’Opéra (9e) ou encore le canal Saint-Martin (10e et 11e arrondissements) sont également des zones épinglées par les données d’AirParif en ce qui concerne la pollution au NO2, avec des moyennes annuelles approchant les 30 μg/m3.

Il est à noter que les concentrations annuelles moyennes en dioxyde d’azote ont grandement chuté en l’espace de 15 ans dans la capitale, notamment entre 2012 et 2022, où il a baissé de plus de 45%, notamment grâce au renouvellement du parc routier et à la baisse du trafic dans les rues de Paris, sans oublier la pandémie de Covid-19 en 2020, qui a fortement réduit les déplacements durant une période importante.

Des mesures à appliquer pour le bien-être des Parisiens

En ce qui concerne les particules fines, les chiffres enregistrés par AirParif sont plutôt satisfaisants, avec un niveau moyen de fond qui s’élève à 12 μg/m3 sur le département parisien. Un chiffre en-dessous des cibles visées en France (20 μg/m3), mais toujours au-dessus de la recommandation annuelle de l’OMS, qui est de 5 μg/m3.

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© AIRPARIF

Tout comme pour le dioxyde d’azote, certains secteurs semblent plus marqués par la pollution aux particules fines, d’après les données fournies par AirParif, à l’image de la porte de Bercy et du boulevard périphérique. A titre de comparaison avec 2012-2013, les chiffres de la pollution aux particules fines obtenus par AirParif sont en baisse de 25 à 30%.

En décembre dernier, AirParif a également indiqué que l’air était beaucoup plus pollué aux particules fines sur certains axes de circulation, comme le boulevard Haussmann (qui traverse les 8e et 9e arrondissements, ndlr), qu’au loin de ces mêmes axes, comme la zone urbaine du 18e arrondissement.

Comme l’indique l’organisme, «cette baisse s’explique par la diminution des émissions parisiennes du secteur résidentiel et des particules primaires émises par le transport routier et dans une moindre mesure la réduction du trafic», bien que, d’après les données de 2022 sur les déplacements à Paris, près de 460.000 voitures sont immatriculées dans la capitale, avec environ 100.000 immatriculations supplémentaires chaque année.

Ces dernières années, Paris a connu de nombreux épisodes importants de pollution, notamment aux particules fines, pouvant impacter la qualité de vie des habitants. Selon un rapport de l’observatoire régional de santé de Paris, publié en 2022 et se basant sur les chiffres de 2019, près de 1.500 décès prématurés pourraient être évités chaque année à Paris si les concentrations de particules fines et de dioxyde d’azote étaient ramenées sous les seuils recommandés par l’OMS sur l’ensemble de la ville.

Toujours selon cette étude, la pollution aux particules fines et au dioxyde d’azote serait responsable de 2.600 décès prématurés par an dans les années 2010 à Paris.

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